Quelle jolie photo, mais imaginez-vous toute la logistique qu'il a fallu pour en arriver là ? Je me souviendrai longtemps de cette journée.....
- Ecoutez, moi je ne suis qu'un sous-fifre à plaques, je fais ce qu'on me dit de faire.
Le fonctionnaire elfique regardait la cargaison d'un air dubitatif.
Il faut dire que l'attelage avait de quoi faire poser question : un mushan exténué traînait une imposante charette chargée à raz bord de golems grisâtres.
- Et vous comptez en faire quoi de ces vingt et quelque tas de ferraille gnôme ?
- Je vous ai déjà dit que le chef m'a demandé de les acheminer pour la cérémonie de distribution aux membres de la guilde. Regardez, ils sont la bas...
Aux abords de la ville, on distinguait en effet une quinzaine de petites silhouettes vaguement familières : une sorte de petite bougie sautillante à la flame verdâtre, quelques nours, un tigrou, un monceau de plaques ne dépassant pas un mètre de haut, un tas de plumes... Sur la gauche, une draneï vêtue de rouge venait de se perdre dans les ruelles du quartier commerçant. Pas de doute, c'était bien eux.
Le fonctionnaire n'en démordait pas : ça sent plutôt la contrebande de saloperies mécaniques pour pourir notre havre de paix.
- Bon écoutez, si vous ne me laissez pas passer, je vais encore être en retard, et j'en connais un qui va pas me rater. Alors soyez sympas, entre elfes.
- Et ces deux tonneaux, là, c'est quoi ? C'est pour une beuverie ?
- Bah, pas vraiment. Le premier, c'est pour fêter l'évènement avec modération. Le second, c'est pour la naine-garou. On a remarquer qu'elle arrivait pas à marcher droit sans ça.
Au loin, un tas de poils sautillant s'était détaché du groupe, humant l'air alentour. Incroyable : il avait senti la bierre à plus de 300 mètres de distance.
Je jouais alors ma dernière carte :
- Bon, je vous explique : quand il va arriver ici, je lui dirai que vous avez voulu goûter son tonneau. Là, je pense qu'il va vous mordre. Et vous imaginez pas à quel point il peut être contagieux, un vrai varan.
Les formalités ainsi écourtées, la livraison put s'effectuer. On donna à boire au mushan, et le grand chef remit à chacun un goldorak à peindre soi-même.
On remarquera, sur la photo immortalisant l'événement, l'air circonspect du vénérable protecteur arboricole.
Pour ma part, je pensais qu'il n'appréciait guère la quinzaine de montures polluantes, mais d'aucun me soufflèrent qu'en réalité, il s'étonnait de revoir le chef encore vivant après autant de pulls à l'arrache.
Ah au fait, on a failli oublier Ponpon dans les ruelles...